A savoir avant tout, mon équipage était le seul (parmis les 99 engagés) à représenter la marque Jeep! Il ne fallait donc pas nous louper!

Je vais vous passer les 16 heures de route pour descendre à Fronteira, avec les péripécies de Douanes et Guardia Civil avec le Cherok sur la remorque! ...

Arrivé la-bas, pas de monde tournait autour du Jeep, ce genre de 4x4 n'étant pas courant sur ce type d'épreuve. Intrigué, surpris, les fans de Jeep : heureux! Par contre, je ne sais ce qu'il se disait, je ne comprends pas le Portugais!

C'est parti pour les essais : Ca roule très fort, la piste est très rapide! On se trouve à rouler à fond de 5, et atteindre des vitesses assez élevées ( 140/150 km/h ). Quand le 2.5 TD VM boosté était suffisant pour des courses françaises, se révèle trop juste ici au Portugal, il va falloir gérer la mécanique sur 24h de course non stop!
N'empèche que sur la grille de départ, il a réussi à laisser nombre de Toy, Paj', et autre Terrano derrière lui!
Et le samedi à 14h, c'est le départ!

On opte pour un rythme "ultra régulier", les tours s'enchainent avec une régularité extraordinaire, toujours dans les 30 secondes sur 17 km de circuit. Le très mauvais temps des derniers jours ont fait que la piste est détrempée, et se détériore gravement au fils des heures. Les concurents roulent trop fort, beaucoup rentrent à la sangles avec des ponts arrachés, ou autres.
Nous restons réguliers, nous remontons entre 3 et 4 places toutes les heures. Le Jeep est à l'aise, la suspension au top, mais le 2.5 VM est malmené pour suivre la cadences.
La nuit tombe, les passages à gué, jusque là fermés car jugés trop haut par l'organisation, ont été ré-ouverts. Ce sont quand même 3 rivières de 80 à 90 cm de profond à traverser. A partir de ce moment les pépins graves vont arriver, quelques concurents vont couler des bielles, et les chocs thermiques vont attaquer pas mal de moteur, dont notre 2.5 VM, qui va également avaler de l'eau ( une durite du snorkel s'est fissuré avec les vibrations!.
A 23h passés, celui-ci commence à fumer, et consomer de l'eau. On continue en lachant totalement la cadence, mais il consomme tellement d'eau qu'un remplissage du circuit tous les tours n'est même plus suffisant, mais il ne chauffe pas.
On décide donc de stopper pour la nuit, et d'aller dormir un peu, je prends quand même le temps de serrer les vis de culasses à fond, histoire de tenter un nouveau départ à l'aube. Méthode plutot rustre, mais qui peux nous permettre de repartir une fois le moteur refroidit.
6h00 du matin, je pars faire un tour dans les stands, et note l'étendue des dégats de la nuit chez les concurents. Il se dit que le circuit n'a jamais été aussi mauvais, que l'edition 2014 restera dans les mémoires!
Le reste de l'équipe se lève, je fais les niveaux, et tente de repartir! Le valeureux VM tourne toujours, mais fume...

Il ne consomme même presque plus d'eau, à croire que le sur-serrage des culasses a été efficaces! Puis on reprend à enchainer les relais, à notre rythme promenade, , nous n'avons plus rien à gagner, juste terminer!
Mais à 11h00, c'est le gros coup de chauffe, sans aucune explication, le moteur monte à 130°. Ce sera notre seul remorquage de la course. On le refroidis comme on peut, mais ça sent la fin, il ratatouille, un cylindre ne donne visiblement plus! Une culasse à définitivement rendu l'ame.
Décidé à passer le drapeau à damier, je prendrai les commandes du Jeep, au ralenti, avec 10 litres d'eau dans le 4x4, pour passer, symboliquement, le damier! C'est notre victoire à nous, et au Valeureux Jeep, et en l'honneur du moteur VM!

Le Jeep finit toujours les courses!!!
